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Un voyage, des photos

CARNET DE VOYAGE - Au pays du soleil levant - JAPON - novembre 2013

Depuis le 15 novembre 2015, mon blog est remplacé par le site www.tripandrun.fr

Merci pour votre fidélité.

AU PAYS DU SOLEIL LEVANT

La génération des années 80 qui est la mienne n’a pas pu y échapper. De plus ou moins loin, on a tous été bercé par la culture japonaise.

Qui n’a jamais rêvé de faire le « kamehameha » de Son Goku dans Dragon Ball Z, marquer des buts comme Mark Landers dans Olive et Tom ou sauver Athéna dans les chevaliers du zodiaque. J’ai ainsi souvent partagé mes mercredis après-midi et week-end devant ces dessins animés ou mangas (que l’on peut traduire par dessin non abouti ou image dérisoire).

Ce fût ensuite, l’heure pour moi de passer des heures sur la manette de ma Game Boy ou de ma Nintendo à essayer de faire décoller la fusée de Tetris ou de faire parcourir les souterrains au plus célèbre des plombiers.

Plus tard et sous divers registres ce sont les films de Kitano, les animations de Miyasaki ou le Kill Bill de Tarantino qui à leur manière m’ont fait apprécier cet archipel.

Les restaurants de la rue Saint-Anne près d’Opéra contribuèrent à me décider définitivement grâce au Gyoza, nouilles et aux fameux sushi, maki, sashimi et yakitori.

Je suis également très attiré par les particularités de ce pays à l’identité très forte que l’on ressent dans des petits aspects de leur quotidien.

Quelques exemples parmi d’autres : l’honneur des samouraïs, les arts martiaux caractérisés par le respect, la loyauté des kamikazes (notamment ses aviateurs au cours de la seconde guerre mondiale), les geishas ou geiko de Kyoto, dames de compagnie qui relayent l’art d’après le roman d’Arthur Golden, ou les origamis. (ou l’art de faire une grue avec une feuille de papier).

Plusieurs années plus tard, me voilà donc dans cet incroyable pays qui est inconsciemment très présent dans notre quotidien (sauf à vivre comme un ermite).

Petit flashback, sur le contexte qui a permis à ce voyage de se faire.

Mon agenda professionnel sur le début novembre me laisse pour une fois un peu de répit. Profitant d’un jour férié, célébrant les poilus, me voilà avec une possibilité de pouvoir partir 10 jours. Dans un premier temps, cela aurait pu se faire en compagnie de Xong (avec de plus des tarifs défiants toute concurrence puisqu’il est steward). Il était question d’Afrique du Sud puis du Chili. Finalement, rien à voir, ce sera le Japon et tout seul ! Comme on dit, cela aurait pu être bien pire.

Un message de la part de la grenouille de GO Voyage vantant des tarifs bradés sur Emirates me décide très rapidement (vol A/R à 580 €). Trois jours après l’achat du billet d’avion, je suis déjà dans la capitale nippone. Mon sac à dos se fait la nuit de mon départ. Minimum quand même, je réserve ma première nuit en auberge de jeunesse sur Tokyo. Indispensable après mes 16 heures de vols ponctuées par une courte escale à Dubaï.

La veille de mon départ, j’achète le guide du routard. N’ayant aucun a priori et aucune idée de parcours, je feuillette le guide durant mon vol, me permettant ainsi de cocher quelques immanquables. Le reste se fera au rythme des rencontres, des envies et du feeling.

En parallèle de la finition de mon sac, je parcours quelques blogs de routard. L’un d’eux conseille fortement d’acheter le Japon Rail Pass. Petit détail qui a son importance, il ne peut pas être acheté sur place. Il est vendu uniquement aux touristes pour une période de 7, 14 ou 21 jours et permet de faire de larges économies sur le train à travers tout le Japon. Pour 7 jours, le train illimité est à 205 €. Ça paraît excessif mais un aller simple pour Kyoto coute environ 120 €. Le calcul est donc rapidement fait surtout que je me vois mal rester 8 jours à Tokyo.

Il est déjà 3 heures du matin, mon vol est exactement dans 10 heures. Il n’est pas possible d’acheter le pass en ligne. Son envoi peut s’effectuer par La Poste en express mais cela prend 2 jours. Après quelques clics, je suis sauvé, il est en vente dans 2 agences à proximité de la Rue Saint-Anne. Ouverture d’une des 2 boutiques à 9h. C’est parfait, j’ai juste le temps de faire le pass puis direction l’aéroport.

Destination Japon, agence située rue Villedo, est déjà ouverte lorsque j’arrive avec mon sac à dos. Le patron de l’agence, la soixantaine, m’accueille et me donne des informations autour du pass. Il m’indique que la météo est clémente car il revient juste de Tokyo. Son vol est arrivé très tôt ce matin et il enchaîne sa journée de travail afin d’absorber le décalage horaire. Ca me rappelle quelqu’un ! Il me demande mon parcours. Je lui précise que je n’en ai pas et que je vais peaufiner ça durant mon vol qui est maintenant dans 3h30. Il me recommande néanmoins quelques localisations et me souhaite de bonnes vacances.

Vendredi 8 novembre 2013 : PARIS CDG - DUBAI 6h30 de vol

Vol avec la compagnie Emirates sur l’A380. C’est la première fois que je monte dans ce mastodonte pouvant accueillir près de 500 personnes (jusqu’à 800 personnes selon les configurations). Le décollage et l’atterrissage sont vraiment impressionnants, peu de tremblements et très stables. Le service est impeccable, le personnel est très cosmopolite. En regardant un reportage sur la compagnie, j’apprends que pour développer le tourisme et les investissements aux Emirats Arabe Unis, la compagnie aérienne ne paye pas le kérosène. Ainsi, je comprends rapidement comment la compagnie arrive à tirer les prix vers le bas. Le reportage montre aussi les luxueuses cabines situées au second niveau et non accessibles aux pauvres du niveau inférieur. Le prix du vol est d’environ 20 000 € ! Bienvenue dans un autre monde.

Mon escale à Dubaï est de moins de 3 heures et au beau milieu de la nuit.

L’aéroport est ultra-moderne et accueille des voyageurs en transit pour le monde entier. Je révise ainsi les capitales de plus de 70 pays. Le duty-free donne la possibilité de soulager sa carte bleue avec les marques de luxe ou de goûter toutes les cuisines du monde à n’importe quel moment. On se croirait donc en pleine journée mais j’étais bien au beau milieu de la nuit.

Samedi 9 novembre 2013 : DUBAI - TOKYO - 10h de vol

Le second vol dans un avion plus classique passe très vite. L’avion est pratiquement vide. Je profite de 3 sièges pour m’allonger et dormir la majorité du vol. J’arrive ainsi a ne pas voir la fin de mon film ! Après une bonne nuit de sommeil, j’arrive à Tokyo vers 17h environ heure locale. J’avance ma montre de 8 heures, je suis à 10 000 kilomètres environ de Paris.

Dès l’arrivée à Tokyo Narita, je suis impressionné par l’organisation, la propreté et l’efficacité. Le passage de la douane est extrêmement rapide. Pour récupérer les bagages, du personnel au sol t’indique même de bien faire attention à contrôler que ce soit bien ta valise !!! Mon sac est facilement identifiable, je suis un des seuls de l’avion à avoir un sac à dos de randonnée Quechua.

Je retrouve facilement l’agence Japan Rail Pass située à l’aéroport afin d’échanger le reçu du magasin contre un carnet représentant une lithographie du Mont Fuji. On m’explique que le Japon possède plusieurs compagnies de train.

Ce pass est réservé à la compagnie JR qui possède la majorité des trains régionaux et une ligne circulaire de métro à Tokyo. Je dois donc prendre des tickets en complément pour la majorité de mes trajets dans la capitale. Le tarif du ticket évolue selon la distance réalisée. Un ajustement du prix pouvant être effectué en cas de modification de trajet à la sortie de la station.

Je profite également pour faire un peu de change. Le cours est d’environ 130 yens pour 1 €. La monnaie a dévalué de près de 25 % en 3 ans ce qui avantage fortement les touristes comme moi. Le Japon a néanmoins toujours la réputation d’un pays cher. C’est donc de moins en moins vrai. La crise et la catastrophe du tsunami sont passées par là.

Le train depuis Narita rejoint la gare centrale de Tokyo en 45 minutes environ. Le train Keisei Skyliner est très rapide. Les wagons sont spacieux et je reste scotché devant les compartiments pour valise et les adaptateurs pour charger les mobiles.

Pour rejoindre mon auberge de jeunesse située près de la station de métro de Minowa, j’ai encore 1 changement et 9 stations. Je tombe sur les heures de pointe au beau milieu d’une des gares les plus utilisées du monde. Les couloirs sont bondés mais j’arrive à m’y repérer très facilement. J’ai déjà pas mal vadrouillé à travers le monde mais je suis rapidement impressionné par la facilité pour s’orienter.

Pour se repérer, les stations ont une lettre correspondant à la ligne et un numéro. Il y a plus de 15 lignes de métro que je comparerai plus à des stations de RER parisien vu les distances entre chaque station. Il faut au moins ça pour transporter les 13 millions d’habitants de ville et les 38 millions pour le grand Tokyo.

Chaque année près de 3 milliards de personnes empruntent le métro à Tokyo ! Il faut une sacrée organisation et du respect pour gérer ce flux. Mais pour ça, on peut leur faire confiance, des petits détails permettent d’optimiser les couloirs et correspondances. Il faut ainsi souvent suivre les indications situées au sol. Les escaliers sont délimités afin d’éviter les croisements, les emplacements des wagons sont indiqués sur le quai.

Les métros sont très réguliers (environ toutes les 2 minutes), ponctuels et les grèves sont rares. Malgré la densité proche d’un banc de sardine, on pourrait presque manger par terre, la fraude est proche du néant et les bousculades rares.

Je suis également surpris par le nombre de personnes qui portent des masques dans la rue. A priori, deux raisons : ils sont malades et ils veulent ainsi ne pas contaminer les autres ou ils ont peur d’être malades et ils se protègent. Résultat : je croise très souvent des gens qui portent des masques en particulier dans les transports où la promiscuité est importante.

Il y a 27 heures, je claquais la porte de mon appartement. Il est déjà presque 20 heures, heure locale, me voici devant l’accueil du Bakpak Tokyo Hostel. Auberge de jeunesse sur 5 niveaux comportant des dortoirs mixtes mais également des chambres. Le tarif pour le dortoir est l’équivalent de 21 € par nuit ce qui est raisonnable. En effet, Tokyo est considéré comme une des capitales les plus chères au monde.

Les dortoirs sont composés de 5 lits superposés. Chacun à son casier et la salle de bain avec baignoire est spacieuse. Je prends une bonne douche bien méritée et teste les toilettes ! Je ne pouvais pas y échapper et c’est vraiment incroyable.

Sans trop rentrer dans les détails, la lunette est chauffante ce qui n’est pas désagréable. Sur un des côtés, des boutons symbolisent un jet qui est différencié selon le sexe (souvent bleu ou rose, c’est donc universel), ensuite l’intensité du jet est réglable. Enfin, l’option séchage peut finaliser la cérémonie du trône ! Sur certains, la chasse d’eau déclenche le robinet de la vasque afin de se laver les mains.

C’est rapidement « l’auberge espagnole », le salon commun est bien rempli, chacun y dîne ou prépare son repas. L’anglais est très présent dans les conversations avec des accents des 4 coins du monde. Je décide ainsi d’aller à la mini-superette du coin, que j’avais repéré sur le chemin du métro, pour faire quelques courses. Je ne me sens pas de manger seul dans un restaurant près de l’auberge. Je reviens donc dans le salon avec quelques curiosités locales. Je teste un thé froid à base de plantes, je n’en raffole pas, le goût est très étrange. Je mange aussi des nouilles ainsi qu’une saucisse. Ce n’est pas le repas du siècle mais ça ira bien pour ce soir.

Je rejoins la table de mes voisins de dortoir. Ils sont philippins, tout comme le gérant de l’auberge, et célèbrent leur dernière nuit avant le retour au pays. Cela fait plusieurs mois qu’ils habitent dans l’auberge. Ils travaillent majoritairement dans la restauration. On parle de l’horrible typhon Haiyan qui a fait plus de 10 000 morts le jour de mon départ rasant plusieurs villes notamment dans la province de Leyte. Il est considéré comme le typhon le plus intense et l’un des plus violents jamais enregistrés avec des vents de plus de 300 km/h.

Les verres d’un whisky local bon marché ne désemplissent pas. Je les suis sur deux tournées, puis vers 23h, les bras de Morphée m’attendent. J’espère ainsi pouvoir absorber directement les 8 heures de décalage horaire. Ils m’avertissent qu’ils comptent partir vers 4h30 du matin.

Dimanche 10 novembre 2013 : TOKYO

Les philippins ont bien fêté leur dernière soirée avant de pouvoir prendre le premier métro. Malgré mon sommeil de plomb, ils ont réussi à me réveiller à plusieurs reprises.

Réveil vers 8h30, le dortoir est bien vide.

Je rejoins le salon où je revois Koi, le gérant philippin en train de prendre son petit déjeuner. Il a mal « aux cheveux » car il a peu dormi et surtout bien bu. Il me demande si j’ai senti le séisme de ce matin ! J’ai bien ressenti mon lit taper sur le casier accolé durant mon rêve mais n’ai pas réagi. A 7h38 précise, début d’un tremblement de terre de 5,5 sur l’échelle de Richter pour une durée de 30 secondes. Il me précise que les séismes sont pratiquement quotidiens ! Ce fut une première pour moi.

Koi me raconte qu’un de ses amis a même fait « une galette » dans la chambre durant la nuit, sympathique tout ça, ça commence fort ! Je lui réserve néanmoins une seconde nuit, on verra ce que ça donne. Je décide de consacrer une journée pleine à la visite de Tokyo. C’est immense, durant le vol j’ai repéré quelques immanquables, ça devrait faire l’affaire pour aujourd’hui.

Il me donne une carte très pratique qu’il a dessinée lui-même avec l’ensemble des choses à faire dans le quartier. Je m’oriente vers le quartier d’Asakusa qui se situe à environ 30 minutes de marche de l’auberge. J’ai de la chance, beau ciel bleu pour ce dimanche matin. Je rejoins les grandes artères désertes en cette fin de semaine.

J’arrive au Sensoo-ji Temple qui est un important lieu de culte. Il est composé d’une pagode à 5 étages (la seconde plus haute du Japon) et d’un sanctuaire. Il y a déjà pas mal de japonais présents pour prier et faire des offrandes. Peu de touristes, je ne vais pas me plaindre. Je suis surpris par la présence d’une petite fontaine où s’attroupent de nombreux locaux. Le chozuya contient de nombreuses louches à long manche. Celles-ci servent à se purifier avant de pénétrer dans l’espace sacré. J’observe attentivement leurs gestes. De nombreux parallèles peuvent être effectués avec les ablutions dans les mosquées avant la prière. Il faut ainsi remplir une louche au robinet, verser l’eau sur une de ses mains puis l’autre. Prendre un peu d’eau dans la paume de sa main pour se rincer la bouche, puis la cracher au sol à côté du bassin.

Une fois dans la salle de prière, les gens glissent une pièce dans la boite à offrandes, font retentir le gong en tirant sur une corde, frappent deux fois dans leurs mains, s’inclinent, et sortent à reculons. C’est toute une cérémonie.

A la sortie du temple, Nakamise-dori, rue piétonnière très animée. Elle est bordée de boutiques de souvenirs et de stands proposants des gâteaux et galettes de riz. Il n’est pas rare de croiser quelques femmes venues aux temples vêtues de leur kimono. Certains temples permettent d’en louer pour l’occasion. L’une d’elle me fait le plaisir de poser. En voilà le résultat.

Une fois le temple visité, je décide de me diriger en direction de la Tokyo Sky Tree.

On ne peut pas la louper, c’est la seconde tour la plus haute du monde. Elle mesure 634 mètres et a été inaugurée en 2012. Je traverse ainsi la sumida-gawa, principal fleuve qui traverse Tokyo. Un centre commercial ainsi qu’un immense aquarium est au pied de cette tour. Le vent est très violent ce matin, l’accès à la tour est donc fermé. Elle reste immense.

Je décide alors d’aller à Ueno, connu pour être un des poumons verts de la ville et un lieu de cultures. Je ne me sens pas d’attaque à visiter les musées (il y a de quoi faire, notamment le musée national de Tokyo), j’opte donc pour une ballade dans le parc et ses temples. Les cerisiers ne sont malheureusement pas en fleur, j’imagine la beauté du parc au printemps.

A l’entrée du parc, je croise la statue de Takamori Saigo surnommé « le dernier samouraï ». Sa vie a inspiré le film avec Tom Cruise. Je rencontre ensuite par hasard une statue du penseur de Rodin qui se trouve juste devant l’entrée du musée national de l’Art occidental dont le bâtiment a été construit par Le Corbusier. Je tombe également sur un match de base-ball, qui étonnamment est un des principaux sports du pays.

Je ne rate pas le Toshogu Shrine, temple classé trésor national. Il a été construit en 1617 et a échappé aux guerres, incendies et séismes. C’est pour dire qu’il n’a pas été gâté mais il est encore debout et c’est quasiment un miracle ! Sa longue allée, composée de lanternes, ne laisse pas indifférent.

Les japonais laissent des vœux et prières sur des planchettes en bois ou accrochent des petits bouts de papiers autour des branches des arbres. Je les avais déjà remarqués ce matin lors de la visite du temple à Asakusa. N’ayant jamais vu cette tradition à travers mes différents périples en Asie, je suis intrigué par l’origine de cette pratique. Je me plonge ainsi dans mon guide et trouve quelques explications.

La religion principale au Japon est le Shintoïsme. Religion spécifique et présente uniquement sur l’archipel, elle remonte aux fondements de la civilisation nippone. La montagne et la forêt, en lien direct avec le cycle de l’eau deviennent des entités sacrées. Elles abritent des divinités et l’âme des morts, ce qui explique que la zone sacrée en particulier autour du mont Fuji est peu peuplée. Je comprends ainsi mieux la passion des japonais pour les bonzaïs et l’ikebana, art basé sur la composition florale.

Sur la droite de l’allée se trouve un monument commémoratif à Hiroshima, composé de colombes, de rubans et d’une flamme en mémoire des victimes. La bombe atomique toucha le 6 août 1945 une des principales bases miliaires du Japon tuant au passage environ 250 000 personnes.

Je fini mon tour à travers le parc par l’étang de Shinobazu qui est envahi par des lotus géants. Autour se trouvent les buildings. J’avais presque oublié durant cette balade que je me trouvais à Tokyo, ville démesurée et ultra-urbanisée.

Prochaine destination : le quartier d’Akhihabara que je rejoins à pied depuis Ueno. Ce quartier est La Mecque des jeux vidéo et des centres commerciaux sont dédiés à l’électronique et à l’informatique. J’en profite pour trouver un adaptateur qui me servira bien durant mon séjour. Les avenues sont larges et les trottoirs déjà bondés par la jeunesse tokyoïte. Je croise rapidement des cosplays (jeunes habillés dans les costumes de leur héros de mangas préférés avec des coupes de cheveux et des chaussures pour le moins insolite, ça fait un peu bal masqué à mon goût mais ça fait partie de la culture des jeunes japonais) et des look incroyablement colorés. A chacun sa mode ! Je rentre dans des salles à arcades ou l’on se croit dans une véritable boîte de nuit avec musique à fond et un alignement de bornes de jeux vidéo. Les personnes plus âgées ne sont pas en reste, elles sont scotchées devant les Pachinko. C’est un croisement entre un flipper et une machine à sous. Les jeux d’argent sont interdits au Japon. Les billes sont ensuite échangées contre des lots qui sont eux-mêmes échangés contre de l’argent dans les boutiques environnantes. Ces salles à Pachinko sont présentes dans tous les quartiers et villes de Japon. Les gérants des salles sont souvent coréens et des liens avec la célèbre mafia des Yakusa seraient souvent très proches. Environ 1 japonais sur 4 y joue régulièrement !

Contraste complet avec le parc d’Ueno !

Je rejoins ensuite le métro, direction Kamiyacho dans le quartier de Rappongi, afin de voir la tour de Tokyo. J’en profite pour m’arrêter et manger dans un restaurant ou l’on sert des nouilles et des soupes. Cet établissement sert des plats principalement aux travailleurs cravatés des buildings voisins. Il est composé d’un comptoir central, l’ensemble des clients étant positionnés côte à côte. Le patron prend la commande, une fois que l’on a actionné l’interrupteur situé sur le comptoir. Sans l’aide de mon voisin, j’aurais pu attendre longtemps ! La majorité des clients mangent seuls, pianotant sur leur portable ou lisant le journal. Ma soupe et mes nouilles sont vite avalées, j’ai déjà pas mal vadrouillé durant cette matinée, j’ai besoin d’énergie pour continuer.

La Tokyo Tower est une pâle copie de la tour Eiffel. Sans être chauvin, elle ne lui arrive même pas à la cheville malgré ses 333 mètres et sa couleur rouge et blanche symbolisant sans doute le drapeau japonais. La vue à 360° est néanmoins sympa et montre la démesure de la ville et ses longues artères. Lorsque la vue est dégagée, ce qui ne fut pas le cas aujourd’hui, on peut même apercevoir le Mont Fuji.

Je pars ensuite voir le quartier de Shinjuku, station de métro la plus vaste du réseau avec près de 3,6 millions de voyageurs qui y transitent chaque jour (on y trouve plus de 50 sorties : un vrai labyrinthe). C’est notamment le quartier où se trouve le musée Ghibli qui sont les studios du maitre de l’animation : Hayao Miyazaki, père notamment de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro. On y trouve également la mairie de Tokyo et le quartier de Kabukicho, sorte de Pigalle local avec ses clubs et salons de massages plus ou moins gérés par les Yakusa. Le quartier est assez décevant de jour. Le guide précise qu’il vaut mieux y retourner le soir, pour aller voir le Golden Gai, rues très étroites où se trouvent des micro-bars authentiques et traditionnels.

Il est alors temps pour moi d’aller en direction de Shibuya, une des plus grandes gares de la mégalopole et surtout connu pour être le plus grand passage piéton du monde. Dès que le petit bonhomme se met au vert, une marée humaine se met en route. Le passage est transverse, il est donc possible de traverser comme si de rien n’était le carrefour dans sa diagonale, il ne faut pas être claustrophobe mais en général cela se régule naturellement. C’est encore plus impressionnant lorsque l’on observe la traversée avec un peu de hauteur. Le rendez-vous classique et conseillé dans tous les guides, c’est le premier étage du bâtiment Starbucks où la vue est imprenable. Il commence déjà à faire nuit, les néons des immeubles sont omniprésents et me rappellent un peu le New York de Times Square. Le quartier autour de la gare est très commerçant avec quelques rues piétonnières sur bondées.

Juste devant l’entrée principale de la gare se trouve la fameuse statue du chien Hatchi, histoire adaptée au cinéma dans un film avec Richard Gere. Hachikō, shiba-inu dans le film, akita dans les années 30, est célèbre pour avoir quotidiennement attendu pendant près de dix ans son maître qu’il avait l’habitude d’accompagner à la gare tous les matins. Son maitre est décédé sur son lieu de travail et n’est donc jamais revenu. Jour après jour, le chien retourne précisément à l'heure à laquelle le train de son maître était supposé arriver, et attend. Hachikō est rendu célèbre quelques années plus tard par un article du journal local. Beaucoup d'habitués venaient lui apporter de la nourriture lors de son attente, fidèle au poste. Il est ainsi devenu une des mascottes du quartier.

Je profite de mon passage près de la gare pour repérer les horaires de train. En effet, je décide de partir le lendemain pour Hakone, ville thermale située à environ 1 heure de Shinkansen de Tokyo. Je note les horaires, même si les fréquences sont très régulières et réserve mon billet grâce au Japon Rail Pass. Il faut bien commencer à l’amortir !

Après une journée bien remplie dans Tokyo, je décide de rentrer à l’auberge avec la ligne JR Yamanote Line, seule ligne de métro circulaire incluse dans mon pass. Je descends ainsi à la station UguIsudani, située à environ 20 minutes à pied de l’auberge. Sur le chemin, je croise un restaurant qui vend des sushis et sashimis à emporter. Je fais donc la queue (ce qui est souvent bon signe) et me commande un bon assortiment. Je les mange dans la cuisine de l’auberge, tout le monde bave dessus.

Je fais ainsi la connaissance d’un néerlandais, Niels, qui arrive d’Osaka et qui me conseille fortement d’aller à Nara et Kyoto. Il me communique le nom de son auberge, ça peut toujours servir. On parle rapidement de foot car il est en Asie depuis déjà 2 mois et enchaîne ensuite avec le Vietnam et la Thaïlande. Je rencontre également Pierre de Valenciennes qui reste environ 2 semaines sur Tokyo, il me donne quelques adresses sympas sur Tokyo, j’y serais de retour normalement dans 5 jours environ. Je croise également Nara, taïwanaise qui a vécu en Australie et qui habitera Londres à partir de décembre.

Je récupère quelques informations sur Hakone grâce au wifi de l’auberge. J’ai déjà identifié une guesthouse recommandée sur le guide du routard, puis je verrais sur place. Le but est d’essayer de voir le Mont Fuji, que je ne peux malheureusement pas gravir du fait de la saison. C’est un des grands regrets de ce voyage ; je découvre dans l’avion que le Mont Fuji est accessible uniquement en juillet et août lorsque les refuges sont ouverts. J’avais ramené mon manteau de randonnée et était prêt psychologiquement et physiquement à grimper sur le point culminant du Japon à 3 776 mètres. C’est une bonne occasion de reprogrammer ça plus tard.

Après quelques Kampai autour d’une bière locale, la Asahi, que l’on trouve facilement en France, je vais me coucher. Cette fois-ci, pas de voisin dans la chambre, les philippins sont bien partis. Je prévois de me rendre à la gare centrale vers 8h45.

Lundi 11 novembre 2013 : TOKYO - HAKONE

La nuit a été bonne, j’ai déjà absorbé le décalage horaire. Je finalise rapidement mon sac et me voilà en route. La correspondance se fait parfaitement et je m’attendais à voir le métro plus bondé pour un début de semaine. Je ne vais pas me plaindre. J’ai souvent à l’esprit la vidéo des trains ultra-bondé de Tokyo avec les gens qui vont jusqu’à rentrer par les fenêtres et les fameux pousseurs (j’ai les même depuis quelques années à la Gare de Lyon sur le RER A) qui optimisent le moindre espace vacant.

J’arrive vers 8h30. Les quais en direction du Shinkansen (traduction : nouvelle grande ligne, il est appelé aussi « bullet train » par les anglais) sont très proches de ceux du métro. Un simple passage du billet dans le tourniquet et le tour est joué, je suis déjà sur le quai.

J’identifie rapidement mon train, il est dans un quart d’heure. Durant ce laps de temps, pas moins de 3 trains sont passés, vraiment impressionnant et j’ai même le temps de m’acheter mon petit déjeuner. Sur les quais, les voyageurs sont déjà alignés respectant la file d’attente dessinée en pointillé qui indique le numéro du wagon. Les gens sont ultra-disciplinés et très respectueux. L’arrêt est de moins de 5 minutes, juste le temps de descendre pour les uns et de monter pour les autres. Sans organisation et respect, la moitié des voyageurs restent à quai. Au pire, il y en a un autre dans 15 minutes ! L’ensemble des trains ont la caractéristique d’avoir quelques wagons sans réservation et d’autres réservés ce qui est très pratique si tu es en avance ou très en retard (et évites la perte éventuelle du billet). Le mien arrive déjà. Il est très profilé, on dirait une sorte de bec de canard, mais il est surtout connu pour sa ponctualité. Le trajet jusqu’à Odawara est très rapide, je mets à peine 35 minutes. Puis j’enchaîne avec un bus jusqu’à Hakone et mets plus d’une heure du fait des embouteillages. Les paysages sont déjà montagneux et donc très différents de la capitale qui pourtant n’est pas très loin.

La guesthouse est vraiment très proche de l’arrêt de bus. Il est environ 10h30 lorsque j’arrive devant la maison. Je suis accueilli par une jeune japonaise. Elle me demande ma réservation. Oups ! Elle me précise qu’elle est complète pour ce soir (les gens réservent souvent plusieurs mois à l’avance) mais qu’il y a un groupe qui n’a pas confirmé sa venue. J’ai donc un petit espoir. En rigolant, je lui dis qu’au pire des cas, je dormirais dans le canapé de son salon ! Elle rigole, moi aussi, on verra bien.

C’est la seule guesthouse de cette ville de moins de 15 000 habitants qui possède de nombreux hôtels de luxe (pas trop pour moi) et qui est réputée pour ses onsens (bains chauds dont l'eau est issue de sources volcaniques réputées pour leurs propriétés thérapeutiques) et ses musées. L’un d’eux est surprenant, c’est le musée « Le petit prince » qui est consacré à Antoine de Saint-Exupéry. Ils ont même été jusqu’à reproduire la maison de son village située à Saint-Maurice-de-Remens dans l’Ain !

En attendant, je demande à la guesthouse si elle peut garder mon sac. Elle accepte avec plaisir et me donne une carte qu’elle avait dessiné avec les principaux repères de la ville et quelques recommandations de restaurants.

Je l’interroge sur des éventuelles randonnées à effectuer dans le secteur. Elle me recommande d’aller sur le mont Kintoki situé à 1 213 mètres et qui n’était pas indiqué dans mon guide. Si j’ai de la chance et que le temps s’y prête, je pourrai avoir une vue dégagée sur le Mont Fuji. Je croise les doigts mais je suis sceptique car il brouillasse depuis mon arrivée et le ciel est chargé. La température est beaucoup plus humide et fraîche qu’à Tokyo. Après avoir avalé une bonne soupe et des gyozas, raviolis japonais, me voilà sur le sentier en route pour environ 4 heures de marche aller-retour.

Le chemin est mouillé mais très bien balisé. Je croise quelques randonneurs très bien équipés. Je suis le seul touriste, ce qui ne me déplait pas. Les premiers pas se font à travers une forêt de bambous, la végétation devenant ensuite moins dense au fur et à mesure de la montée. Les couleurs de l’automne sont très présentes et vraiment magnifiques avec des variantes de rouge, jaune, orange et vert très agréables. J’avale rapidement les quelques 600 mètres de dénivelés positifs rattrapant un bon nombre de randonneurs. J’arrive finalement au sommet au bout d’1h45 de marche. Un refuge tout confort est ouvert, mais c’est surtout la vue qui vaut le détour. Malheureusement, comme je le redoutais, le Mont Fuji fait des siennes et est couvert de nuages. Néanmoins, j’arrive à deviner ses traits et son sommet. Ce n’est déjà pas si mal. Après environ 45 minutes de descente, me voilà de retour dans le village.

De retour à l’auberge, bonne nouvelle : par chance, le groupe a annulé. La propriétaire me propose alors de tester le onsen de la maison, c’est inclus dans le tarif de la nuit (environ 40 €). En effet, la maison possède sa propre source d’eau chaude et un coin est aménagé. Je saute ainsi sur l’occasion pour le tester pendant 30 minutes, surtout après la bonne randonnée de l’après-midi. Je commence ainsi par me rincer puis entre petit à petit dans le bassin. J’y rentre progressivement car l’eau est naturellement à environ 45°. C’est finalement très agréable et très relaxant. Il ne vaut mieux pas avoir prévu de grandes activités pour le soir car c’est assez fatiguant. En sortant du onsen, je reconnais un visage familier. A la sortie de la gare d’Odiwara, j’avais croisé une touriste au bureau des renseignements avec son sac à dos. Je suis surpris de la revoir ici et l’on commence à sympathiser dans le salon commun de la guesthouse. Finalement, on discute une grande partie de la soirée. Nirit vient de Tel Aviv. Elle y gérait une start up d’une cinquantaine d’employés jusqu’à l’année dernière. Après un gros burn-out, elle décide de partir 6 mois en Inde puis de voyager en Asie. Elle prévoit d’aller ensuite sur Kyoto puis Tokyo, nos chemins se recroiseront sans doute.

Réveil matinal prévu demain matin, je décide finalement d’aller à Nara, ancienne capitale du Japon et ville contenant beaucoup de sites classés par l’Unesco. Le bus à 7h03 me permet de prendre le train de 8h08 à Odiwara.

Mardi 12 novembre 2013 : HAKONE – ODIWARA – KYOTO - NARA

Réveil vers 6h30 du matin afin de pouvoir prendre mon bus. Il se remplit progressivement au fil des arrêts, en majorité par des écoliers en uniforme. Ils sont tous hypnotisés par leur portable, jeux vidéo et mangas. J’arrive à temps pour mon train, en direction de Nara. J’arrive à 10h11 à Kyoto grâce au Shinkansen. J’en profite pour finir ma nuit qui a été relativement courte. Le train est assez rapide car je mets 2 heures pour faire 450 kilomètres. Certains passages sont à plus de 300 km/h. Après un court arrêt de 2O minutes à Kyoto, j’arrive à 11h15 à Nara.

Contrairement à la majorité des touristes, je décide de dormir à Nara. Beaucoup optent pour rester sur Kyoto et faire l’aller-retour dans la journée car il n’y a que 40 kilomètres et 30 minutes de train entre les deux villes. Aux vues du guide et du nombre de sites classés par l’Unesco, je me dis que ça peut être pas mal de dormir ici pour avoir une journée complète et apprécier la ville. Le descriptif des auberges proposées dans le guide ne m’attire guère. Je demande donc au bureau des renseignements de la gare, une recommandation pour une guesthouse, celle de la veille étant très sympathique.

La femme de l’accueil, la soixantaine passée, me recommande à des amis qui tiennent une pension dans le sud de la ville. Elle les contacte pour me confirmer qu’il reste de la place et me transmet une carte m’indiquant l’itinéraire. J’y arrive en 30 minutes à pied.

Je fais glisser latéralement une porte pour entrer dans une vielle demeure tout en bois. Je suis accueilli par Shunju et Kumiko qui tiennent ce lieu depuis environ 5 ans.

Cette maison traditionnelle est magnifique. Elle a été construite il y a plus de 100 ans par un célèbre calligraphe local, Setsuzan, qui y avait ouvert son école.

L’atmosphère de ce lieu est très serein et apaisant, tout comme les propriétaires des lieux qui me servent un thé et me donne déjà quelques recommandations sur les immanquables de la ville. La musique de Claude Debussy résonne dans le salon, la foule de Tokyo ne me manque pas. Commençant à avoir faim, je leur demande s’ils ne connaissent pas une bonne adresse. Shunju me fait un petit plan et me conseille de manger chez Mme Yamada, assez connue dans le quartier. Il m’avertit qu’elle ne parle pas anglais, que le repas se mange à emporter ou dans son salon et que la nourriture servie est traditionnelle et bon marché. Que demander de plus ? 10 minutes plus tard, je suis dans son salon. Heureusement, elle a quelques photos de plats pour me donner une idée de ce que je vais manger. J’opte pour une assiette qui comprend un assortiment : Yaki-soba, okanomi-yaki et tako-yaki au menu. Je suis rapidement rejoins par d’autres riverains habitués des plats de Mme Yamada. Elle reçoit également des appels pour des commandes à emporter qu’elle transmet par la fenêtre de sa cuisine. Elle est super bien organisée et le défilé des voisins commence. Assis en tailleur, autour de la table basse, je me sers un thé froid tandis que l’odeur de la cuisine m’ouvre l’appétit. Je patiente devant la petite télé qui est allumée dans le salon et qui montre qu’il a neigé ce matin sur Tokyo. Mes voisins de table sont surpris de me voir ici. Malheureusement personne ne parle anglais, il est donc difficile de communiquer. Par un petit dessin, je leur explique que je viens de France. Mon plat est prêt, c’est une véritable montagne composée de boulettes de poissons, d’une omelette, de nouilles et de légumes. C’est vraiment une excellente adresse et pour 400 yens (environ 3 euros), c’est vraiment pas cher.

Après un bon repas, je suis paré pour visiter cette ville riche en histoire. Nara est le berceau de la religion, de la spiritualité et aussi des arts japonais. Elle fut la capitale du Japon avant de laisser la place à sa voisine Kyoto. Avant Nara, les capitales du Japon n’étaient pas fixes et se déplaçaient d’un royaume à l’autre à la mort de chaque empereur. Pas moins de 7 sites sont classés patrimoine de l’Unesco dans cette ville ! Je commence par le Gango-Ji temple, premier temple bouddhique du Japon. Il se trouve en plein centre, au milieu des habitations. Direction ensuite, le temple de Kofuku-ji. Il se situe à l’entrée d’un parc immense et au pied d’un bassin. Sa pagode à 5 niveaux est une des plus hautes du japon avec ses 55 mètres.

J’entre alors dans le parc pour visiter le sanctuaire shinto de Kasuga Taisha niché sur les pentes boisées du mont Wakakusa. Je croise rapidement des dizaines de cerfs et biches en liberté avec leurs cornes sciées. Ils sont bien habitués aux touristes et sont très gourmands. Des marchands vendent des galettes dont ils raffolent. J’apprends qu’une partie des recettes servent à entretenir le parc et à soigner les 1 200 cervidés du parc.

L’entrée des sanctuaires shinto, appelée torii, se caractérise par une porte rouge. Sur la droite du temple se trouve des réserves de saké qui sont sacrés et font l’objet de prière comme l’eau bénite. Ce sanctuaire contient des allées pleines de lanternes.

Il est immense et magnifique, c’est vraiment un incontournable. De nombreux papiers recouvrent les branches des arbres tandis que les éventaires sont remplis d’ema (planchette de bois sur laquelle est écrite la prière).

Je fini mon après-midi par le temple de Todai-ji situé plus au nord. Le pavillon central est considéré comme le plus grand édifice en bois du monde. De chaque côté de l’entrée, les statues de guerriers sont impressionnantes. A l’intérieur du pavillon se trouve un bouddha en bronze.

Il fait déjà nuit depuis un moment, la journée fut encore bien chargée. Il est déjà l’heure de manger, je retourne donc chez Mme Yamada et lui reprends le même plat, c’était vraiment très bon et copieux. Elle me reconnaît tout de suite et se remet au fourneau.

De retour à la guesthouse, je m’installe dans le salon et discute longuement avec Shunju. Il me raconte en détail l’histoire de cette maison et comment il est arrivé à accueillir des gens chez lui. Il m’offre un origami, la célèbre grue et m’apprend qu’elle symbolise la paix. Il me sort un livre et me tend une feuille de couleur afin de m’initier à cet art. Je constate rapidement que ce n’est pas si facile et qu’il faut beaucoup de patience et de précision. En parallèle, je prépare mon itinéraire de demain matin.

Je rencontre également une étudiante chinoise qui est en voyage au Japon. Je suis étonné car elle demande une attestation d’hébergement à Shunju. En effet, les touristes chinois doivent justifier de l’intégralité des nuitées au Japon en plus d’un visa. Je me rends compte que le passeport français est vraiment un sésame. Je raconte ainsi les circonstances de ce voyage avec l’achat de mon billet d’avion qui remonte à précisément une semaine, liberté et privilège impossible pour de nombreux touristes.

Mercredi 13 novembre 2013 : NARA – KYOTO

Je me lève avant 7 heures. J’ai 2 temples au programme de ce matin, situés au Sud-Ouest de la ville. L’objectif est d’arriver pour l’ouverture prévue à 8 heures. En effet, il faut que je prenne un train puis marcher environ 20 minutes pour atteindre le temple Horyo-ji, premier site de Nara classé par l’Unesco en 1993. J’arrive pour l’ouverture sous un ciel azur. La température est agréable, et les bus scolaires et de touristes ne sont pas encore arrivés. Le site est grand avec des pavillons très variés composés de temples, pagodes, bouddhas et statues. Les arbres sont magnifiques avec leurs couleurs automnales. Un bon nombre d’entre eux sont recouverts de bâches au niveau du tronc ou encordés afin de leur donner la forme désirée. Il faut souffrir pour être beau !

Après plus d’une heure et demie de visites, je prends la direction du temple Toshodai-ji pour clôturer cette matinée à Nara. Je retourne ainsi chez Shunju et Kumiko pour reprendre mon sac et les saluer. Je les remercie pour leur accueil et leurs précieux conseils. C’est une excellente adresse sur Nara pour un tarif de 18 euros la nuit, c’est vraiment très raisonnable.

Sur le chemin et pour mon 3ème repas de suite, je m’arrête chez Mme Yamada. Elle m’accueille avec un grand sourire et s’attelle déjà à me préparer le repas. Elle ne me demande même pas ma commande, mon assiette avec l’assortiment mijote déjà. Shunju m’informa la veille que depuis sa retraite et le décès de son mari, elle ouvre sa maison et prépare des repas pour une grande partie du quartier. Ses tarifs suffisent uniquement à amortir l’achat des produits frais. Les plats qu’elle prépare sont des spécialités de la région plutôt réservées à la classe agricole et industrielle. Une fois ma plâtrée avalée, je la salue et lui dit au revoir. Elle voit mon sac à dos et me dit « Sayonara ».

Je rejoins ainsi la station de Kyobate, proche de la guesthouse afin de prendre mon train direction Kyoto. Pas plus d’une heure après, j’arrive sur Kyoto, considérée comme la capitale historique, intellectuelle et culturelle du Japon. Elle est également le lieu où a été signé le fameux protocole sur le réchauffement climatique en 1997.

Un adage dit que le Japon est comme un être humain dont la tête serait à Tokyo, l’estomac à Osaka et le cœur à Kyoto ! On verra ce que ça donne.

Je sors de la gare ultra-moderne de Kyoto. Je trouve un bureau de change et récupère une carte de la ville. Je ressors l’adresse de l’auberge de jeunesse que m’avait conseillée Niels lors de mon arrivée à Tokyo. Je mets environ 30 minutes à pied pour la rejoindre sous la pluie. Elle porte le nom de la capitale du Chili, assez étrange. Il y a de la place, les dortoirs mixtes sont composés de 10 lits superposés. Comme d’habitude, tout est très propre. J’opte rapidement d’y rester 2 jours du fait de la richesse culturelle de la ville et de me poser un peu.

L’auberge est située à quelques centaines de mètres du temple de Kiyomizu-dera. Je me décide d’y filer surtout que la fin de la journée approche et que le guide recommande d’y aller en fin d’après-midi. Le timing est parfait.

L’édifice est construit sur le versant d’une colline boisée qui domine une grande partie de la ville. La vue est sympathique, avec le coucher du soleil qui tombe sur la ville. Je croise de nombreuses japonaises en tenues traditionnelles au travers des temples et pavillons de ce site très boisé. La lumière est belle et l’atmosphère est sereine malgré la foule en ce mercredi.

Je me balade ensuite dans le quartier de Pontocho, qui longe la rivière de Kamo-Gawa. C’est très animé avec de nombreux bars et restaurants alignés dans une longue et étroite rue piétonne. On se croirait dans un autre temps, les petites maisons de bois sont éclairées majoritairement par des lampions en papier de riz, en totale opposition avec les larges avenues qui se trouvent en parallèle.

De retour à l’auberge de jeunesse, une bonne douche et au lit, encore une journée bien remplie.

Jeudi 14 novembre 2013 : KYOTO

Comme recommandé dans le guide, je loue pour la journée un vélo à l’auberge de jeunesse pour 600 yens (environ 5 €). Kyoto est une des seules villes au Japon équipée de couloirs pour les cyclistes. Il est donc idéal de s’y balader à vélo, surtout que la ville n’est pas comparable à Tokyo avec ses 2,6 millions d’habitants. En superficie, elle peut être comparée à Paris. J’ai de la chance, j’ai un beau ciel bleu et passe la moitié de la journée en simple t-shirt à manche longue. Pas mal en plein milieu du mois de novembre.

Je pars en direction du Temple Ginkaku-ji appelé aussi le pavillon d’argent situé à l’est de la ville. Le temple est situé au pied d’une colline et a été converti en lieu zen. Les jardins sont magnifiques avec notamment des petites pyramides en gravier. Sur les hauteurs, les arbres sont recouverts de mousse et les couleurs de l’automne sont de nouveau à couper le souffle.

A la sortie du temple, j‘assiste à une partie de la cérémonie du thé. C’est tout un cérémoniale et cela peut prendre des heures !

J’enfourche mon vélo et décide d’aller au Kyoto Impérial Palace pour réserver ma place comme indiqué dans le guide. J’ai de la chance, je réserve ma visite guidée gratuite pour l’après-midi même avec un rendez-vous à 14h. Généralement, on ne peut avoir des places que pour le lendemain.

Il est environ 10h30, je visite donc le château Nijo, situé en plein centre de la ville. Certaines pièces du château sont splendides notamment avec ses portes coulissantes (soji) en bois et papier de riz, des tatamis imposants et cloisons peintes par de célèbres artistes.

Les jardins sont également magnifiques et très bien entretenus.

Après un plat de nouille avalé, je suis à l’Impérial Palace pour une heure de visite. On ne peut pas le rater, il est un poumon vert au milieu de la ville.

La guide nous accompagne sur une partie du site et relate en anglais les anecdotes et les histoires du palais. Kyoto fut la capitale du Japon pendant plus de 1 100 ans, son palais et ses jardins sont remarquables.

La visite à vélo est idéale à Kyoto. Je rejoins rapidement le nord-ouest de la ville pour visiter le monastère bouddhique Daitoku-ji qui est un complexe de temples et de pagodes. L’un d’eux possède des portes coulissantes incroyables dont certaines sont dorées représentants des animaux ou des paysages. Certains temples sont entourés par des jardins de graviers, méticuleusement striés par les moines.

La route commence à grimper, ça fait les mollets car le vélo n’est équipé que d’un plateau. 1O minutes avant la fermeture des grilles, j’arrive au temple Ryon-ji et son jardin zen. Ce site est réputé pour ses jardins de contemplations zen situés au pied d’une des collines de la ville. On le voit depuis la véranda ouverte de l’un des pavillons. Il est de forme rectangulaire est composé de gravier gris « peigné » par des moines qui représentent les remous des rivières et les vagues des océans. Il y a 15 rochers au milieu des graviers qui symbolisent les continents et les îles du monde.

Le parc possède également des arbres recouverts de mousse et un plan d’eau avec de nombreux canards et des oies.

Je reviens ensuite plus dans le centre-ville. Je m’arrête dans la Teramachi Arcade, galerie commerçante ou magasins traditionnels et modernes sont mélangés. Je tombe sur un bar à chat, j’ai entendu parler de l’ouverture du premier dans le genre à Paris. Ici, c’est très commun de dépenser l’équivalent de 20 euros pour que son chat reste avec d’autres matous dans une pièce où ils sont les rois.

Je rentre dans un magasin de running, où de nombreux posters de marathons et courses locales recouvrent les murs. Je m’achète un short et discute longuement avec le vendeur. Il est très affûté, je lui demande ses temps de référence : moins de 30 minutes sur 10 Km, 1h09m sur semi et moins de 2h40m sur marathon, il n’amuse pas la galerie ! Rapidement, on parle de tout et de rien et je lui demande s’il a prévu de faire un footing ce soir. Il en enchaîne un après sa journée au magasin. Je lui propose de l’accompagner à condition de faire un footing de récupération. En temps normal, je suis loin de son niveau mais après une bonne journée en vélo à travers Kyoto, ce n’est pas l’idéal pour faire une séance. Il accepte avec plaisir, je lui propose de le rejoindre directement au magasin à 19h. J’avais justement apporté une paire de running, elles n’auront pas fait le voyage pour rien ! Je le retrouve comme convenu en face du magasin, pour un agréable footing de 30 minutes au bord de la rivière locale. Après l’effort, le réconfort : gyozas, nouilles et une bonne bière Asahi au menu.

Retour dans le quartier de l’auberge vers 21h30. J’avais repéré que la rue Miyagawacho située à 5 minutes à pied était un des seuls endroits au Japon où il était encore possible de croiser des geishas ou leur apprenti maiko. C’est donc l’occasion d’aller y faire un tour. Certaines scènes du film, Mémoire d’une geisha, me reviennent à l’esprit avec leur visage ultra-maquillé, le obi (petit coussin) attaché au dos de leur kimono de soie ou le bruit des sabots en bois. Les geishas sont formées dès leur petite enfance dans les disciplines artistiques et traditionnelles telles que le chant, la musique, la poésie, la danse ou l’art du thé. Les geishas seraient encore 1 000 environ dans le pays dont environ 300 vivraient dans ce quartier. J’ai donc un petit espoir d’en croiser une, on verra bien. La rue, identifiée sur le plan que j’avais photographié à l’auberge, est relativement étroite et surtout déserte. J’avance lentement et constate la présence de quelques restaurants sans fenêtres. D’un seul coup, au loin et au détour d’une rue, j’aperçois comme une ombre sur le trottoir. J’arrive à deviner au loin que c’est une geisha par la couleur blanchâtre de son visage et surtout le résonnement de ses pas.

Elle fait de toutes petites enjambées, c’est sans doute un exploit de pouvoir marcher avec ces sabots de bois. Avant de pouvoir l’apercevoir plus nettement, elle a déjà filé sur une rue perpendiculaire. Quelques secondes plus tard, j’arrive à l’intersection mais plus un bruit. Je fais ainsi demi-tour et retourne à l’auberge après une journée encore bien dense. On verra ce que nous réserve la suite du voyage.

Vendredi 15 novembre 2013 : KYOTO - TOKYO

Il pleut des cordes ! Je prends mon petit déjeuner dans le salon commun de l’auberge. Il pleut maintenant à torrent. Je consulte, grâce au wifi, la météo prévisionnelle de la journée : toujours et encore de la pluie au programme. Je me décide ainsi de partir directement pour Tokyo. Je rejoins la gare par un bus direct, je reconnais facilement le couloir d’accès et me retrouve rapidement sur le quai du Shinkansen. Je regarde ma montre : il est 8h15. J’étais encore dans l’auberge, il y a 30 minutes, les portes du train viennent de se refermer.

J’ai pu grimper dans le train (compartiment sans réservation). Ceux en direction de Tokyo sont très fréquents (environ toutes les 15 minutes). Les plus de 500 kilomètres qui séparent les 2 villes sont effectuées en 2h10. Je remarque que le personnel à bord du train fait un salut (identique à celui des judokas sur le tatami) à chaque entrées et sorties du wagon. Lors de mes autres trajets, j’avais dormi.

Ouf, il ne pleut pas sur Tokyo. Je décide alors de retourner passer ma dernière nuit au Bakpak Tokyo Hostel. Koi me reconnaît, il lui reste de la place dans un des dortoirs : parfait. Il me conduit directement dans la chambre. L’ensemble des lits sont occupés : il y en a qui ont du faire la fête la veille car il est déjà plus de 11h. Il me donne le casier de ma chambre afin que j’y laisse mon sac. Juste le temps pour moi de le déposer, j’ai encore quelques quartiers à visiter sur Tokyo. Je pars ainsi dans le quartier de Ginza, quartier du luxe et des grands magasins. C’est l’endroit où le m2 est le plus cher à Tokyo. On y trouve également des buildings à l’architecture contemporaine. Les immeubles des multinationales connues se confondent avec les boutiques des grands couturiers. J’en profite pour faire des achats chez Muji (qui signifie sans marque) qui n’est pas aussi connu que ça au Japon et chez Uniqlo que l’on croise presque à tous les angles de rues.

Je fais un petit tour à l’Apple Store et je rencontre plusieurs boutiques de marque française : il y a même les galeries Lafayette et le Printemps ! Les rues affichent des pancartes de l’arrive prochaine du Beaujolais. Dans quelques jours, nous sommes déjà le troisième jeudi de novembre. Les japonais en sont très friands et achètent tous les ans plus d’un quart de la production totale ! Ce n’est pas un problème pour moi, je leur laisse. Chacun ses goûts mais ce n’est pas ce qu’on produit de mieux.

La pluie commence à arriver sur Tokyo. Je décide de rejoindre le quartier d’Odaiba. J’ai pas mal entendu parler de cette île artificielle construite dans la baie de Tokyo. J’y arrive par un monorail automatique qui slalome au début au milieu des buildings pour ensuite prendre le gigantesque Rainbow Bridge. L’île est composée d’immenses complexes de loisirs, des bâtiments futuristes, la plus haute grand roue du monde et la réplique de la statue de la liberté. Vraiment impressionnant dans le genre. Ça change des temples traditionnels ! Par curiosité, je rentre également dans une salle d’arcade.

Retour à l’auberge de jeunesse pour une bonne douche. Le quartier est envahi tout autour de l’auberge. Je demande ce qu’il se passe : pendant 2 jours, des animations auront lieu autour des temples pour fêter la prospérité. Toujours dans la discipline, les japonais viennent au temple pour faire des offrandes. Des files d’attente interminables s’organisent sur les trottoirs.

Je m’installe dans le salon commun qui est déjà bien rempli. Je me rends compte que c’est déjà ma dernière nuit mais mon vol n’est que demain soir. Je retrouve Pierre, qui était déjà dans l’auberge lors de mes premiers jours sur Tokyo et recroise Jade, Irlandaise globe trotteuse qui arrivait lorsque je partais pour Hakone.

Un petit groupe d’une dizaine se constitue. C’est vraiment l’auberge espagnole car il y a : une japonaise : Rie qui vit à Los Angeles, un canadien : Chad (qui voyage d’ailleurs depuis plus de 6 mois et qui porte la quasi-totalité des vêtements de sa valise sur lui), deux anglais : David et Thomas, une serbe : Jelena, un indien : Hippy, une irlandaise : Jade et donc deux petits frenchies. On part se chercher des bières au supermarché du coin et j’en profite pour prendre un plat dans un stand situé près du temple. C’est vendredi soir : Hippy est déjà déchainé, il propose de sortir sur Shibuya ce soir. Tout le monde est partant, nous rejoignons donc le métro vers 23h et arrivons sur Shibuya un peu avant minuit. On commence par entrer dans une boite de nuit : Womb, musique techno à fond sur plusieurs niveaux. On enchaine ensuite avec deux bars. On finit la soirée au Gaspanic, boîte Hip Hop. Retour par le premier métro qui commence à 5 heures, le temps d’arriver à l’auberge les premières lueurs du jour arrivent, il est déjà 6 heures du matin.

Samedi 16 novembre 2013 : TOKYO

Je fais mon check-out vers midi : le réveil est dur dur ce matin.

Je dois rejoindre Nirit que j’avais rencontré dans la guesthouse d’Hakone. Nous nous sommes donnés rendez-vous devant le Starbucks de Shibuya pour 14h. La traversée du passage piéton transverse est encore plus impressionnante ce midi car nous sommes dimanche et tous les magasins sont ouverts !

On se retrouve donc 5 jours après Hakone. Elle a également bien vadrouillé. On se balade dans le quartier de Shibuya. Elle n’a pas encore mangé, je lui propose d’aller au restaurant Gonpacchi, fameux restaurant qui a inspiré le décor d’une des plus célèbre scène du film Kill Bill 2 de Tarantino. Les plats sont très bons et la décoration vraiment agréable.

En début de soirée, je rejoins l’auberge où mon sac m’attend dans la consigne. Cette fois-ci, la fin du voyage approche. Je salue mes camarades de sorties d’hier, on aura peut-être l’occasion de se croiser lors d’un autre voyage. Le monde est petit ! Cette fois-ci, mon avion décolle depuis Haneda. L’aéroport est ultra-moderne. Je dors au moins 7 heures durant mon vol, normal après la nuit de la veille !

Dimanche 17 novembre 2013 : TOKYO - DUBAI

J’arrive à Dubaï à 8h05 du matin. Le pilote annonce qu’il fait déjà plus de 20°. Mon vol retour est prévu le lendemain à 3h20 du matin. Le visa n’est pas nécessaire, si je reste moins de 72 heures sur place, c’est donc parfait. J’ai donc une journée complète pour visiter Dubaï. Je récupère une carte de la ville au bureau des renseignements et demande des conseils sur les lieux à visiter. Je prends un ticket de métro valable une journée complète qui me permet de prendre de façon illimitée le métro et le bus pour 3 euros on. Que demandez de plus !

En 20 minutes, le métro aérien et automatique s’arrête au Dubaï Mall. Ce centre commercial contient 1 200 boutiques et il est le plus grand centre commercial du monde. Il contient notamment un aquarium et une patinoire.

A ses pieds se dresse la Burj Khalifa, plus haute tour du monde avec ses 160 étages et ses 829 mètres !

On n’arrête plus la course « à la plus haute tour du monde » qui a été inaugurée en 2010 après sept ans de travaux. Des projets sont actuellement à l’étude pour atteindre les 1 000 mètres ! Je me fais un petit déjeuner chez Dunkin Donuts au pied de ce mastodonte.

Il est possible d’y monter mais ça ne me tente pas trop, surtout qu’il est fortement conseillé de réserver à l’avance sa place sur internet. Les prix sont alors divisés par deux.

Je poursuis ma « visite » des centres commerciaux. Je reprends le métro et descends à Mall of the Emirates. Il est surtout célèbre pour sa station de ski artificielle. Complément fou quand on pense que l’on se trouve au milieu du désert. Dans le centre, je tombe sur un projet immobilier, un de plus ! Ce nouveau quartier, dont les propriétés peuvent être achetées sur plan plusieurs années avant leur livraison, possédera notamment une copie de la Tour Eiffel, le Colysée de Rome et les pyramides du Caire !

Pour finir dans la démesure, je décide d’aller sur l’ile, Palm Jumeirah, en forme de palmier (un tronc et 16 palmes entourés d’un croissant de 11 kilomètres de long). Dubaï possède 3 îles en forme de palmier et une autre représentant un planisphère. Celle que je visite est située près du centre-ville, la moitié est encore en construction. Le terminus de la ligne de métro arrive à l’hôtel Atlantis, célèbre cinq étoiles contenant un parc aquatique sous le même modèle que celui de Bahamas dans les Caraïbes. Pendant ma traversée de l’île en métro, une tempête de sable commence. Je me mets à penser aux allers retours de tous les camions qui transportent le sable pour arriver là et finir dans la mer !!! On peut parler de développement durable et de réchauffement climatique. Dubaï vient d’ailleurs d’apprendre qu’elle accueillera l’exposition universelle de 202O. Les grues n’ont pas finies de désemplir le long de la marina.

Après tout ce béton, je décide de finir ma visite de Dubaï par le Deira Gold Souk. Implantation historique de Dubaï (40 000 habitants en 1960 contre plus de 2 millions actuellement), ce lieu est connu pour vendre l’or le moins cher du monde. Les ruelles lumineuses sont éclairées par les parures et dorures des vitrines. Je m’enfonce ensuite dans les artères adjacentes qui ressemblent plus aux rues « classiques » des pays orientaux que j’ai pu visiter. Les commerces sont très présents. Je commence à ne plus croiser de touristes ni d’émiraties. Normal, plus de 95% de la population de la ville est étrangère, principalement employée pour construire et entretenir les constructions des projets pharaoniques. Enfin, je commence à sortir du monde imaginaire et irréel des centres commerciaux sur climatisés au milieu du désert.

Après un arrêt fast-food et un jus de fruit frais dans les artères poussiéreuses, je décide de rejoindre l’aéroport. Mon vol décolle seulement à 3h du matin, heure locale, j’ai donc le temps de faire un petit somme dans les chaises longues du terminal.

Lundi 18 novembre 2013 : DUBAI - PARIS

Après un vol d’environ 6h30, à récupérer de ma journée de visite de Dubaï, me voilà de retour à la réalité parisienne. Mon vol atterrit à 7h30 à Paris CDG. Juste le temps de récupérer mon sac que je suis déjà dans le TGV direction Marne-la-Vallée. 10 minutes me suffisent à arriver chez Mickey, puis direction Val d’Europe pour enchaîner une journée de travail. Un brin de toilette avec mes lingettes et un coup de rasoir, le tour est joué !

Après ce beau voyage, un de plus, je n’oublie pas la catastrophe qui a touché la centrale de Fukushima (après un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter) entraînant le tsunami du 11 mars 2011. Bilan plus de 2 ans après : près de 20 000 victimes, des millions de personnes déplacées, une zone qui ne pourra plus être habitée pendant des années, des fuites radioactives persistantes, une contamination et pollution des mers et océans et une question plus large : la transition énergétique et la maitrise du nucléaire mais c’est un autre débat ! Comment aurait réagi un autre pays à ce genre de catastrophe ? On ne peut pas préjuger mais on aurait sans doute pas fait mieux.

La liste des choses que j’aurais aimées approfondir et découvrir est longue mais cela me permettra de revenir ici avec des idées précises.

Bien entendu faire l’ascension du Mont Fuji (il faut donc revenir sur la période de juillet août), dormir une nuit dans un hôtel capsule à Tokyo (il ne faut pas être claustrophobe), manger des sushi frais au marché à poisson de Tsukiji (il ne vaut mieux pas se coucher car c’est souvent complet dès 4h du matin), assister à un combat de sumo (ils sont considérés comme des demi-dieux) ou se rendre dans le parc du mémorial de la paix à Hiroshima.

Ce voyage a donc été intense et plein de découvertes malgré sa courte durée. Il m’a permis d’appréhender une culture vraiment singulière et unique en Asie. Cela me donne ainsi une bonne excuse pour y retourner et vivre ainsi d’autres moments au pays du soleil levant.

CARNET DE VOYAGE - Au pays du soleil levant - JAPON - novembre 2013
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M
Incroyable t un vrai Warrior... Un jour j'irai là bas !<br /> G adore le passage sur les toilettes ahahha CAC
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